marché


S'il y a bien quelque chose qui m'ensorcelle toujours autant c'est le marché. À 17h en sortant du travail je fais un petit détour pour le traverser. C'est l'heure de pointe. Effervescence suprême. Je slalome à vélo entre les manants peu prévenants, les marchands qui traversent la route avec leurs stands motorisés, les voitures immobilisées dans les embouteillages, les songtao qui s'arrêtent brutalement au milieu de la voie le temps qu'un nouveau passager se glisse dans la carlingue bleue en te laissant à peine le temps de freiner.
J'aime entendre les marchands apostropher une connaissance dans la rue, avancer parmi les couleurs fruités.



Et puis il y a cette lumière de fin de jour qui s'estompe. Le ciel pastel – et les fumées des pots d'échappement - qui enveloppent la scène. Il y a le gong du temple d'à côté qui résonne à cinq heures pile, métronome qui infuse discrètement la cadence à ce microcosme agité.

Puis ça ne suffit pas toujours de le traverser en contemplatrice amusée, ébahie. Parfois tu gares ton vélo, tu ne l'attache même plus, à quoi bon tu n'as jamais été une vraie parisienne, et va danser avec eux. Farang tu seras toujours spectatrice mais rien ne t'empêche de jouer le jeu. Il y a les gosses qui regardent la télé sous les stands pendant que leur parents jouent les businessmen. Il y a l'envie, soudaine, gourmande ou coupable, curieuse parfois d'acheter un truc alléchant, nouveau ou adoré. Il y a les odeurs d'égout, de fromage ou de poisson pourri (rayer la mention inutile) qui émanent de certains fourneaux. Pour mieux te pousser au stand d'à côté. « Taorai ka ? » et merde plus envie de négocier ce soir, tu prends ton fruit, ton plat, ton sticky rice, lâche tes baths et retourne à ton vélo, heureuse d'avoir fais partie de ce vaste terrain de jeu.

Ps : Quatre heures du mat. Je traverse la ville pour rentrer chez moi, à vélo évidemment. J'ai cru rêver déjà en voyant les étales installés, les marchands négocier, la rue animée. Ils ne s'arrêtent jamais ces thais ! (j'ai appris plus tard que c'était le marché pour les restaurateurs, moins cher..).
Pps : Le marché couvert mériterait aussi sa petite histoire et ses photos.. Anguilles et grenouilles vivantes à l'appui !









0 commentaires:

Enregistrer un commentaire