Fragmentation

 



22/12/13

Un petit obstacle se pose sur ma route. Anodin, passager, mais qui fait un peu mal au ventre. « Les vacances de Noël ». 


Le temps s'arrête chez vous, tout le monde semble rentrer chez soi. Moi j'avais un cours le 24 décembre, une réunion de travail le 25, et depuis deux semaines je souris fébrilement devant le moindre sapin qui ose se dresser à Chiang Rai laissant de marbre tous les thais. Je erre dans mes 25 degrés de l'après-midi, rêve d'allumer un feu quand il en fait 10 le soir sur mon balcon et pense à vous qui nagent dans la perspective des fêtes et dans la douce ambiance hivernale qui transforment les villes et les cœurs d'Europe. Certains sont aigris, d'autres s'en délectent, j'étais de ceux-là.
Ce sont LES vacances où il est bon de traîner chez soi, se blottir au coin du feu avec ceux qu'on aime, rattraper tout le temps perdu pendant les longs mois d'automne chacun dans ses écoles, son travail. Se balader main dans la main dans les villes décorées à la recherche des derniers cadeaux, ne rien trouver et se réfugier dans un café bien chaud, juste savourer ce moment à la tiédeur d'une boisson chaude et de l'ambiance calfeutrée de ces lieux hivernaux. Préparer mes deux Noël et un nouvel an avec une effervescence enfantine. Tu me regardais me batailler avec les derniers préparatifs et je ne lâchais pas le morceau jusqu'à découvrir la soirée comme une boite de légo qui n'en finit pas de déverser de nouvelles pièces. Savourer un dîner en famille dans la vielle Garenne, boire du vin à la lueur des bougies et écouter encore les mêmes histoires auprès de visages familiers toujours joviaux. Enchaîner les soirées avec les amis, se lécher les lèvres en recevant les premiers flocons. Ne rien faire parce qu'aux vacances de Noël on a le droit. Grâce mat jusqu'à pas d'heure, de toute manière il fait froid dehors et rien ne vaut un grand lit chaud un matin d'hiver.

Il ne reste que la nostalgie de doux moments. Il ne reste que des ambiances, sensations persistantes. Il ne reste que l'envie, utopique, déchirante, lumineuse de prendre un avion et me blottir dans ces vacances de Noël.

En attendant je me casse au Laos.



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