Deux Roues


Ivresse de se sentir flotter pourtant bien calée sur la selle. Se manger la route, ivresse de la vitesse. Rêver les yeux ouverts, trop vite pour que ça semble réel, assez lentement pour en être ébloui. Langueur et frisson, c'est à ce rythme que j'aime dévaler les kilomètres. Jouer à cache-cache avec la Kok river qui s'offre à tes yeux quand ça lui chante, le suspens d'un paysage différent à chaque virage. Un chien, un passant, un enfant, je l'évite, c'était moins une. Les remous, bâbord, tribord, les roues sur terre. J'ai encore du mal à aimer la mer mais la terre, mais la terre.. Sentir ses courbes, jongler avec son relief, ses aspérités -forêts, ruisseaux, village, champ etc.
Avancer toujours. N'avoir rien devant soi que ce tapis gris qui file, file. N'entendre que le bruit du vent et ses variations mélodiques, frottements sonores non négligeables quoi qu'en dise la physique. Un sifflement qui s'adapte aux courbes des virages et t'enferme dans une bulle confortable et dangereuse. Air chaud qui s'engouffre dans ta chemise. Prendre un risque, infime, rabattre cette visière avant que les yeux ne soient rougis par la poussière et les rayons du soleil à contre-jour. Bruit sec, efficace. Photographier mentalement les grands contours, le cerisier en fleur, le paysan dans son champ, l’arbuste non-identifié. Temps de pause : une demi-seconde, laisser se superposer les images et en rêver encore le soir.






Doi Mae Salong




Chiang Rai beach

champs de tabaco :P













2 commentaires:

  1. C'est beau. Tes photos me semblent irréelles tellement la lumière est délicate et poétique ! C'est beau ! Et ton texte nous emporte ! J'ai envie d'y être ! enjoy

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