Une invitation lancée.
Je me retrouve dans un bus, dans la main gauche un sac plastique, mes
affaires et un banana cake pour mes hôtes, dans la droite un petit
papier avec ma destination inscrite en thaï. J'ai compris que
c'était une sage idée quand j'ai croisé le regard du chauffeur
insinuant que j'étais arrivée. Un arrêt de bus branlant au bord de
la route. Et un 4X4 qui arrive quelques instant plus tard, à son
bord, Zélie et Mé Jeen. C'est parti pour un court week-end
retrouvailles avec les copains expatriés à la campagne chez une
famille d'instituteurs-agriculteurs.
Ban Pahangan est un
modeste village, à l'ouest les rizières, à l'est les rizières, au
sud, au nord, je vous laisse deviner. Ah j'oubliais, les montagnes en
arrière-plan.
Nous logeons dans la
maison du grand-père décédé et partageons cuisine, jardin, salle
à manger avec eux. Maison traditionnelle en bois, complètement vide
à l'exception d'un fauteuil roulant et d'un autel, les vieilles
histoires de fantômes dont Pam m'abreuve resurgiront la nuit tombée pour sur.
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dans la maison du grand-père |
Si je ne devais retenir
qu'une chose c'est définitivement l'accueil chaleureux et la bonne
humeur des thaïs, à la campagne plus qu'ailleurs. Imaginez trois
ovnis occidentaux dans un petit village qui n'a pas l'habitude d'en
voir passer et encore moins s'installer chez leurs voisins. Là où
nos campagnes prennent généralement l'étranger pour une menace
nous sommes ici accueillis avec à la fois humour, indifférence
et partage. Mê Jeen ( « mère » Jeen, marque de
respect) et Pê Saman nous ont littéralement ouvert leur maison,
leur salle à manger et leurs champs. Visiteuse d'un week-end, ils
m'ont accueilli avec la bienveillance et la générosité de ceux qui
se connaissent depuis longtemps. J'ai été conviée au dîner
gargantuesque de nos hôtes. Cette soirée dont aucune carte SD ne
garde de souvenirs me fait encore rire. Je vois Mê Jeen avec ses
lunettes penché sur le dictionnaire anglo-thai, j'entends les
« ting-tong » qui fusent parmi nous et les font rire
comme des enfants, le bruit des cuillères qui viennent chercher du
ravitaillement dans la dizaine de plats sur la table, nos assiettes
de riz qui voient valser les saveurs. La conversation dans un thaï
approximatif et quelques mots d'anglais. Les rires comme meilleure
réponse quand on ne se comprend plus. Saman plus discret qui regarde
la tablée à travers ses grosses lunettes et son sourire en coin.
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Mé Jeen |
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Saman et Jeen |
Le lendemain à 9h je
trouve la mère et sa nièce assises par terre sur un tapis de sol en
train de manger un barbecue thaï et du stickyrice, difficile de
refuser les baguettes qu'on me tend. La journée commence bien. S'en
suit une matinée d'exploration des rizières. Les agriculteurs
retournent la terre avant de replanter du riz. Sawong le frère de Mé
Jeen qui travaille dans ses rizières nous invite à se joindre à
lui pour le déjeuner. On ne peut pas refuser, il est déjà partis
nous acheté à manger en mobylette. Nous prenons place sous la
paillote et savourons ce repas imprévu. La journée continuera
sur la même lancée, du marché où tout le monde veut nous
refourguer sa marchandise aux copines qui nous invitent à trinquer
avec elles, alcool de riz à 15h, ça fait très mal. Je ne sais plus
trop comment on a attiré dans une cuisine à goûter des gaufres à
la noix de coco mais je me retrouve bien trop vite à l'arrêt de
bus, destination Chiangrai.
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Pause déjeuner dans les champs |
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les alcoolos du village, dégustation d'alcool de riz à 15h00 |
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Marché du village |
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