Vacances - Sukkothai

Le sable blanc, la mer chaude, les humains qui se comptent sur les doigts de la main c'est chouette mais comme on est un peu sadiques on reprend la route inverse. Chemins chaotiques de l'ile, bateau, bus, Bangkok, bus de nuit et on se retrouve parachuté le lendemain matin à la gare de Sukkothai. Il est sept heures mais les thais sont déjà en effervescence comme partout.

Dur de résister à la fatigue, le bus de nuit est une bien belle arnaque quant au quota de sommeil requis par voyageur. C'est à 14h, quelques heures de repos dans notre mansarde/cellule de prison -au choix, 300 baths on critique pas- , une soupe de nouilles dans le ventre et des vélos entre les jambes qu'on part découvrir la vielle Sukkothai. Difficile d'imaginer la capitale rayonnante de la Thailande du XIII°s comme voudrait nous le faire comprendre le bouquin, 45km2 de ruines entre palmiers et étangs aux nénuphars, vaches en liberté et mariés qui se font photographier. Bien joli décor en effet, temps figé qui se laisse agréablement traverser à la vitesse tranquille d'une bicyclette. Palette bicolore, où jouent le vert et l'ocre, rivalisent les Buddhas, chédis et colonnes dépourvues de leurs glorieuses toitures. Je sais pas pour vous mais j'ai cru entendre l'ami Charles derrière moi qui griffonnait quelques lignes, ça faisait quelque chose comme

« La Nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles 

L'homme y passe à travers des forets de symboles

Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent

Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

… ».